9 sites à découvrir :
Belleau et la mémoire américaine
Attaché au bois de la brigade des Marines, le cimetière américain Aisne-Marne de Belleau doit sa grande notoriété outre-Atlantique à l’action exemplaire des soldats du corps des Marines qui combattirent ici en juin 1918. Réparti en arc de cercle sur 21 hectares, le cimetière compte 2 289 sépultures de soldats américains. Au centre, une chapelle-mémorial en forme de tour romane contient les noms des disparus. Sur les chapiteaux sont représentés des emblèmes américains et des scènes de combat. Sa conception tout comme la cérémonie annuelle du Memorial Day font de ce site l’un des exemples les plus importants de la mémoire américaine en Europe.
Effry, un drame humanitaire
Installé dans la zone occupée par l’armée allemande, le lazaret d’Effry devait être un hôpital pour les travailleurs civils et militaires réquisitionnés par l’occupant. Durant l’hiver 1916-1917, 688 prisonniers (Russes, Belges, Roumains et Français dont 14 femmes) y périrent de froid et de manque de soins. Aujourd’hui le cimetière de prisonniers civils et militaires d’Effry rappelle ce terrible drame humanitaire.
Craonne et Craonnelle, les âmes enfouies du Chemin des Dames
Le site de l’ancien village de Craonne et le plateau de Californie, toujours classés en « zone rouge », conservent sous terre des centaines de corps de soldats portés disparus. A quelques kilomètres, le cimetière français de Craonnelle, situé à flanc de coteaux, accueille de nombreuses sépultures où figurent les noms de leurs camarades tombés lors des offensives de 1917 sur le Chemin des Dames.
Saint-Quentin, symbole franco-allemand
Après les terribles pertes des combats de 1914, plusieurs centaines de soldats allemands sont enterrés aux côtés de soldats français et britanniques dans l’ancien cimetière Saint-Martin. Le 18 octobre 1915, le Kaiser Guillaume II vient en personne inaugurer le cimetière allemand et son monument. Aux allures de temple grec, ce monument porte l’inscription des noms des premiers soldats allemands, mais aussi français, enterrés là. Si les corps des soldats français ont été déplacés après-guerre, le caractère franco-allemand du monument en fait un exemple frappant de l’hommage universel rendu pendant le conflit.
Oulchy-le-Château, les morts se relèvent
Le monument national de la seconde bataille de la Marne est l’un des monuments commémoratifs majeurs de la Première Guerre mondiale. Sur la butte Chalmont se dresse la célèbre sculpture intitulée Les Fantômes de Paul Landowski. L’artiste s’était promis en 1916 : « Ces morts, je les relèverai ! » Comme flottant sur le paysage, 8 géants de 8 mètres de haut taillés dans le granit représentent les combattants des différentes nations alliées engagées dans la bataille de 1918. L’un d’eux, dénudé, se détache du groupe comme pour prendre son envol. En contrebas, séparée par 4 paliers successifs symbolisant les 4 années de guerre, la statue d’une femme, allégorie de la France, se dresse avec son bouclier. Le monument est inauguré en 1935, en présence du Président de la République Albert Lebrun.
Veslud, le repos des guerriers
Aménagé derrière l’église du village pendant la guerre, le cimetière allemand de Veslud demeure l’un des plus beaux cimetières allemands de l’arrière-front. Avec son
environnement boisé et sa conception en terrasses, il est l’un des exemples les plus emblématiques du décor paysager que l’Empire allemand octroie à ses soldats tombés au combat. Le monument à la 50e division d’infanterie et les quelques pierres tombales datant de la Grande Guerre lui confèrent un caractère authentique.
Cerny-en-Laonnois, lieu de mémoire et de réconciliation
Au milieu du Chemin des Dames, la chapelle-mémorial du Chemin des Dames et les cimetières militaires qui la jouxtent font de Cerny-en-Laonnois l’un des hauts lieux de mémoire de la Grande Guerre.
5 150 soldats reposent dans le cimetière français et 7 526 dans le cimetière allemand. Dédiée à la réconciliation franco-allemande, la chapelle inaugurée en 1951 entretient le souvenir des soldats disparus, avec des dizaines de plaques apposées sur ses murs, dont certaines pour les tirailleurs sénégalais ou le bataillon du Pacifique. Face à elle, la lanterne des morts et, un peu plus loin, le monument aux Britanniques tombés en 1914, complètent la vocation mémorielle internationale des lieux.
Braine, en souvenir des Danois
Le cimetière militaire danois de Braine est le seul cimetière danois de la Grande Guerre en France. Ici reposent les corps de 79 soldats originaires de la province du Schleswig, annexée par la Prusse en 1866 et qui retourna au Danemark en 1920 par référendum. Le Danemark, soucieux de reconnaître ses « malgré-nous » enrôlés dans l’armée allemande, fit ériger ce cimetière en 1934, près du cimetière militaire français.
Le Sourd, Français et Allemands réunis
Conçu durant la guerre par les Allemands pour honorer les morts allemands et français de la bataille de Guise d’août 1914, le cimetière franco-allemand du Sourd dispose d’une architecture et d’une statuaire singulières. Dans le carré allemand, ont été élevées des stèles à la mémoire des régiments de la garde impériale parmi lesquelles se distinguent les tombes des officiers de la noblesse allemande, comme Friedrich von Bismarck, petit-fils du fondateur de l’unité allemande, enterré ici en 1916. Une distinction funéraire que les Allemands ont tenu également à reproduire pour les officiers français.