Fort de la Malmaison
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[Vestiges - Chemin des Dames] Le Fort de la Malmaison, janv. 2008CD02-FX.Dessirier
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[Vestiges - Chemin des Dames] Le Fort de la Malmaison avec vue sur le cimetière allemand de la 2e Guerre mondiale, janv. 2008CD02-FX.Dessirier
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[Chavignon] Fort de la Malmaison, mars 2017CD02-FX.Dessirier
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[Chavignon] Fort de la Malmaison, mars 2017CD02-FX.Dessirier
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[Vue aérienne] Le fort de la Malmaison (2000m alt.), le 22 sept. 1917AD02-J 2631
Parfois surnommé « Le Sacrifié », il a servi de terrain d’expérimentation pour les nouveaux projectiles à la mélinite. De plus, il eut à subir les combats de la bataille de la Malmaison du 23 octobre au 26 octobre 1917.
Occupant une position centrale entre Laon et la vallée de l'Aisne, le fort de la Malmaison relevait du système défensif de seconde ligne mis en place par Séré de Rivière au lendemain de la guerre de 1870 (il existait neuf forts identiques dans l'Aisne au 19e siècle). Auguste Dollot, entrepreneur, en assura la construction de 1878 à 1882. Le fort avait pour mission la surveillance de la vallée de l´Aisne et du plateau du Chemin des Dames au nord-est de Soissons, la liaison entre le fort de Montbérault et celui de Condé-sur-Aisne, la protection du chemin de fer de Soissons à Laon et le contrôle de la route Paris-Maubeuge. Il abritait soldats, chevaux, munitions et ravitaillement.
Entièrement construit en pierre de taille, il ne fut jamais utilisé. Quatre ans après sa construction, le fort de la Malmaison sert de terrain d’expérience pour tester de nouveaux explosifs à la mélinite, qui lui furent fatals. Déclassé en 1912 et mis en adjudication, il fut vendu à un entrepreneur qui en exploita les matériaux.
Du fait de sa position stratégique, le fort de la Malmaison fut âprement disputé tout au long de la Première Guerre mondiale.
Dès le 1er septembre 1914, la deuxième armée allemande occupa le fort abandonné, y installant abris et canons afin de se prémunir des tirs aériens. L´ennemi profita de l´emplacement stratégique du site à la porte ouest du Chemin des Dames en construisant une tour en béton au sommet du tertre. Les Allemands bénéficiaient ainsi d'une vue imprenable sur Laon. De plus, le fort était en relation avec les carrières de Bohéry. La reprise des opérations par Pétain donna l´occasion aux troupes alliées d´investir l´édifice fortifié, entraînant sa destruction. Le corps de garde extérieur, les magasins ainsi que les pavillons situés au nord étaient détruits dès 1914.
Le 23 octobre 1917, le 3e bataillon du 4e Zouaves constitué de 554 hommes s'empara du fort. Suite à cette victoire, les Allemands se replièrent au nord de l'Ailette. Le 27 mai 1918, la VIIe armée allemande reprit le secteur et franchit le Chemin des Dames jusqu'à Château-Thierry. Le 28 septembre 1918, chassés par une patrouille du 25e bataillon de chasseurs alpins, les ennemis quittèrent définitivement l'Ailette, abandonnant également le fort.
Mesurant 270 mètres de long sur 240, l´édifice était pourvu d´angles coupés afin d´accroître l´efficacité des tirs. Couvert au sud par une triple ligne de tranchées encerclant la carrière de Bohéry, la ferme du Panthéon, celle des Bovettes et le Chemin des Dames, le site avait bénéficié de l´installation du télégraphe.
De ce fort de deuxième ligne, il ne reste que des ruines imposantes. Il était comparable au fort de Condé-sur-Aisne, aujourd’hui en partie conservé. Les vestiges totalement ou certains partiellement envahis par la végétation méritent le détour. Quelques ruines, souterrains, salles maçonnées et une tour bétonnée au sommet du tertre situé au centre du site sont encore visibles.
Une stèle, commémorant l'attaque du secteur en octobre 1917, occupe l´entrée du site, en bordure de la route départementale 18. Le visiteur peut y lire l'inscription suivante : "Le 23 octobre 1917 / la 38e division comprenant / le 4e rég. zouaves, le RICM / le 4e reg. mixte zouaves tirailleurs / le 8e reg. tirailleurs tunisiens / le 32e reg artillerie de campagne / part à l'attaque / D'un seul élan, le 4e zouaves / s'empare du fort de le Malmaison / et de tous ses objectifs / faisant les 23, 24 et 25 octobre / 600 prisonniers / capturant 17 canons / et de nombreuses mitrailleuses / obtenant sa 6e citation / à l'ordre de l'armée."
Une nécropole allemande de la Seconde Guerre mondiale jouxte le site. Aménagée dès juin 1941, elle accueille les corps de 11 808 soldats tués entre 1940 et 1944.
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