Germaine MALATERRE – SELLIER, la dame blanche de Soissons
Née à Paris le 21 mai 1889, diplômée de l’association des Dames françaises et de la Croix-Rouge dès ses 20 ans, Germaine Sellier se voit mobilisée en tant qu’infirmière-major en 1914. A 25 ans, elle soigne les nombreux blessés français du Chemin des Dames ainsi que les civils au sein de l’hôpital auxiliaire du collège Saint-Just de Soissons, aux côtés de Jeanne Macherez.
Surnommée « La Dame blanche de Soissons » par les journalistes, elle est blessée au genou le 10 mars 1915 par éclat d’obus et reçoit la Croix de Guerre avec une citation à l’ordre du groupe des brancardiers de la 55e DI le 11 avril 1915, et se voit à nouveau citée à l’ordre de la 55e DI le 3 mai 1915.
Dès le lendemain de la guerre, Germaine Malaterre-Sellier, décorée de la croix de chevalier de la Légion d’honneur en 1921, milite au sein de la Ligue de la Jeune-République et se fait remarquer pour ses prises de position féministes. Défenseuse acharnée du droit de vote pour les femmes, elle devient en 1924 vice-présidente de l’Union française pour le Suffrage des Femmes, qu’elle présidera même à la Libération en 1944.
Profondément engagée pour le maintien de la paix, elle est par ailleurs nommée par le conseil des ministres « Conseiller technique » auprès de la XIIIe assemblée de la SDN en septembre 1932, devenant ainsi la première déléguée française à intégrer la Société des Nations. Sur tous les fronts, elle s’impliquera notamment au sein du Comité international de coordination pour l’aide à l’Espagne républicaine puis dirigera la commission d’aide aux enfants espagnols réfugiés en France en 1939.
Ironie de l’Histoire, sur l’acte de mariage de 1917 tout comme sur l’acte de décès de 1967 de cette grande dame, promue officier de la Légion d’honneur en 1952, on peut lire : « sans profession ».