Aller au contenu principal
Image de fond
A-
A
A+

LE REGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE DU MAROC

Le RICM est né à Rabat (Maroc) au début du mois d’août 1914 sous l’appellation de 1er Régiment Mixte d’Infanterie Coloniale, puis en décembre 1er Régiment de Marche d’Infanterie Coloniale.
En réalité Le RICM n’est pas un régiment de tirailleurs, étant composé quasiment de soldats de la métropole, mais formé à la mobilisation générale au Maroc (pays sous protectorat français), avec des bataillons qui y stationnaient depuis 1912.
Il est donc régiment d’infanterie coloniale, en l’occurrence infanterie de marine française.

Le RICM sous son appellation définitive est officiellement créé le 9 juin 1915. Il est le seul régiment à ne pas porter de numéro sur l’uniforme. Il arborait l’ancre de marine rouge sur le col et le képi, à la place du numéro.
Ce n’est qu’en 1958 que sa dénomination définitive évoluera en Régiment d’Infanterie Char de Marine (RICM).
Il existe toujours aujourd’hui, ses soldats sont appelés « Marsouins », il est stationné au quartier Le Pulloch à Poitiers. Il fait partie des troupes de marine, spécialité cavalerie légère blindée. Sa devise : « Recedit Immortalis Certamine Magno » (RICM)  -  « Il revint immortel de la grande bataille ».

1914 - Le 17 août le régiment débarque en métropole au port de Sète. Son historique, bien que très méconnu n’est qu’une suite ininterrompue de prouesses qui fait de lui le régiment le plus décoré de France.

Dès son arrivée en métropole il est dirigé aussitôt sur la Belgique. Puis en cette fin de 1914 le commandement le positionne sur l’accompagnement du repli en cours. Les premiers grands chocs ont lieu à Lassigny ainsi qu’à Mametz-Montauban (Somme).

1915 - Début du printemps, le RICM est dirigé à l’ouest de Saint-Pol puis rapidement envoyé à Ypres (Belgique) pour renforcer les alliés britanniques. Le combat est dur, les gaz sont utilisés, le régiment perd 1041 hommes dont 30 officiers en trois jours.

En septembre il participe aux combats devant Arras puis on l’envoie à nouveau au côté des troupes anglaises sur le secteur difficile de Loos. En fin 1915 le RICM se trouve à Nieuport (Belgique) avant de rejoindre le secteur de Verdun, où il participe à la bataille que l’on connait.

1916 - Dans cette épopée, qui restera comme un monument de l’esprit de constance et d’abnégation qui anima ses combattants, le régiment s’illustrera par de brillants succès durant cette année : Le fort de Vaux en juin, la Côte 304 en juillet, la Côte 305 et le village de Fleury en août où il refuse d’être relevé tant que le « travail n’est pas terminé », reprise du fort de Douaumont en octobre, le village de Louvemont et la Côte du Poivre.

1917 – Le RICM est rattaché à la 6ème Armée commandée par le général Mangin.

LE CHEMIN DES DAMES – Le 15 avril 1917 le régiment passe les ponts de l’Aisne pour occuper le périmètre de Moulins- Paissy – Cuissy et Geny, en vue d’investir le 16 le secteur d’Ailles lors de la grande offensive Nivelle. Contrairement à son habitude il n’est pas directement en première ligne mais prévu à l’exploitation de la percée qui aurait dû s’opérer, cette grande offensive étant un total fiasco dans la réussite de son objectif.
Finalement le RICM sera employé à contenir les troupes adverses qui n’auront de cesse à vouloir réoccuper les positions de la crête du plateau. Les combats sont parfois menés à un contre quatre. Les pertes humaines sont considérables.

Le 6 mai on lui demande d’enlever l’éperon du Monument qui menace les tranchées prises à Hurtebise.

En juin il devra rétablir la situation à l’Est de Cerny, attaqué méthodiquement et dangereusement par les Stosstruppen du SturmBatallion n°7.

Rien que durant cette période le RICM dénombrera à lui seul 994 tués ou blessés, dont 21 officiers.

L’année 1917 se terminera le 23 octobre par un énorme coup d’éclat du régiment, encadré par le 4ème régiment de Zouaves et le 4ème régiment Mixte de Zouaves et Tirailleurs : la percée de la Malmaison qui dans un formidable élan prit à l’ennemi les carrières de Bohéry, le plateau de la Malmaison, puis l’occupation dans la vallée de l’Ailette de la ligne « Briqueterie de Chavignon, Ferme, Many ».

Plus de 700 hommes et 27 officiers ont été tués ou blessés. Le prodige de cette journée fut même salué par le bataillon d’élite de la Garde du Kaiser, dont un officier prisonnier déclara : « Vous aussi vous êtes la Garde » (prise de 950 prisonniers valides dont 14 officiers).

1918 – Le RICM participa à la bataille de l’Oise, puis envoyé à la limite de l’Oise et l’Aisne en prévision de la contre offensive allemande imminente.

Enfin le régiment participera à l’offensive commune avec les Alliés entre juillet et octobre, la Champagne, l’offensive de l’Argonne.

1918 à 1925 – Le RICM servira parmi les troupes d’occupation en Rhénanie.

2 mai 1925 – Le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc embarquera pour le Maroc pour retrouver ses activités premières.

 

En tant que Troupe de Marine le régiment fut toujours utilisé comme unité de première ligne. Un élan et une ténacité extraordinaire l’ont toujours animé, du soldat à l’officier supérieur. Le choix était sans retour : vaincre ou mourir ! L’ennemi connaissait d’ailleurs fort bien son adversaire et les difficultés à venir quand on lui signalait les « ancres rouges » en face !

Au cours de la Grande Guerre le RICM aura perdu 15 000 marsouins (tués ou blessés) dont 257 officiers.

Une multitude de faits d’armes durant les combats lui vaudront nombre de citations et feront de son emblème le plus décoré de l'armée française.

Sources
(Patrick Cambray – en mémoire du soldat AUGER Fernand du RICM, tué le 16 avril 1917 au ravin de Moulins)
 
 

Un jour, un combattant

Mort le
Ferrier François dit Taouér portrait
François dit Taouér FERRIER
Chasseur de 1ère classe - Armée française
47ème Bataillon de Chasseurs alpins

Mémorial virtuel