Le Chemin des Dames dans l'Histoire
e qu’on appelle le plateau du Chemin des Dames est la partie des plateaux du Soissonnais qui s’étend entre les vallées de l’Aisne au sud et de l’Ailette au Nord. À son extrémité Est, cet étroit plateau constitue un promontoire qui domine la plaine entre Laon et Reims.
L’intérêt stratégique d’une telle position est apparue dés l’Antiquité. À l’époque gauloise, le plateau est partagé entre les Suessions de Soissons et les Rèmes de Reims avant la conquête romaine. C’est dans la plaine vers Berry-au-Bac que les légions de Jules César s’affrontent aux troupes de la Gaule Belgique (1ère bataille de l’Aisne en 57 av. Jésus-Christ).
Le plateau lui-même devient un champ de bataille dès le VIe siècle (Bataille de Laffaux) mais il entre vraiment dans l’histoire avec la bataille dite de Craonne que Napoléon Ier livre le 7 mars 1814 contre l’armée de Blücher au cours de la Campagne de France.
Après la guerre de 1870-71, deux forts de la deuxième ligne de défense de Paris sont construits sur le plateau, le fort de La Malmaison à proximité de la route de Soissons à Laon, et le fort de Condé qui domine la vallée de l’Aisne.
La guerre de 1914 révèle toute l’importance stratégique du plateau. Après la bataille de la Marne, les Allemands s’accrochent à ces hauteurs de la Marne pour repousser les attaques françaises et britanniques (septembre-octobre 1914).
L’année 1917 place le Chemin des Dames au centre des événements militaires. En décidant d’attaquer le 16 avril entre Soissons et Reims, le général Nivelle compte sur la surprise pour remporter au Chemin des Dames une victoire décisive avec un million d’hommes. Son échec provoque une crise de confiance sans précédent dans l’armée.
Les combats se poursuivent sur le Chemin des Dames tout l’été jusqu’en octobre. La victoire française de La Malmaison (23 octobre 1917) amène les Allemands à abandonner le plateau et à se replier au Nord de l’Ailette.
Le 27 mai 1918, c’est sur le Chemin des Dames que Ludendorff lance une attaque victorieuse qui permet aux Allemands d’atteindre rapidement Soissons puis Château-Thierry.
De nouveaux combats se déroulent sur le plateau au début du mois de juin 1940.